Une manifestation politique

Ca y est ! Ce n'est pas une surprise, mais désormais, nous en avons la confirmation, le cinéma est un outil et un enjeu politique à part entière. Car, que ce soit à travers le discours de Vincent Lindon avec son regard de spectateur et président du jury tout en étant citoyen d'une digne démocratie des salles obscures ou dans la voix de Volodymyr Zelenski qui cite Charly Chaplin en faisant allusion au film "Le dictateur", le cinéma et sa consécration à Cannes sont désormais politique. J'en veux pour preuve, l'apparition du président ukrainien en visioconférence, chose qui a vraisemblablement été effectué dans l'urgence, à un point tel, que personne n'avait prévu à l'avance son intervention en duplex de Kiev devant les festivaliers.

75 ème festival du film

Le fait que le cinéma soit devenu d'un seul coup, le faire valoir de la politique n'est en soit pas une nouvelle très étonnante. Simplement à Cannes et dans cette période de guerre en Ukraine, c'est une réalité qui est clamée, scandée, comme une évidence, afin de dénoncer l'agresseur. Dans la profession, le tout est de savoir si les réalisateurs ou les décideurs qui font vivre ces métiers disposent d'une conscience politique suffisante pour se permettre d'effectuer un cinéma politique qui sait interroger de façon intelligente nos âmes respectives.

L'erreur de l'histoire

Ces mêmes décideurs, ou ces fabricants de programmes en ont-ils les moyens ou peuvent-ils le prétendre ? Car ce qui est marquant et un peu étrange, c'est que l'on a déjà vu les films d'Ezenstein et la vision esthétique de la réalisatrice des jeux olympiques de Munich en 1936 à travers un fameux documentaire. Cependant, alors que maintenant l'on ferme la porte à certain venant de russie et qu'en france comme disait, le très regretté, Philippe Noiret; parfois pour avoir un rôle, il faut "la carte", (ce qui ne l'empêchera pas d'avoir néanmoins, une carrière honnorable) ce qui me renforce à penser que selon les affinités, le pédigré ou la particule, la carte reste "l'ausweiss" de rigueur, qui sévit encore alors qu'Eva Braun, à la fois sportive et jolie, est sortie du bunker mais défunte depuis 1945.

Générique

Donc, tout le monde en conviendra, la politique se trouve à tous les génériques de fin comme dans le casting et c'est plus par cooptation qu'à travers un curriculum-vitae que vous trouverez l'opportunité d'une porte ouverte. Que vous soyez photographiés par le studio Jacques Stara ou par un vulgaire photomaton, le cinéma c'est officiel maintenant, est éminement politique comme tout le reste et qui pouvait en douter encore alors que l'image triche et que le film de série z refait surface.

cs-18-05-22