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HISTOIRE

Ambiance médicale
par christophe simoni

Santé mentale, ce qu'il faudrait retenir
Je ne pouvais pas passer à coté. Cela fait 35 ans que je suis rentré dans la salle d'attente d'un psychiatre et il est nécéssaire de faire le bilan qui s'impose en restant réservé sur le diagnostique à apporter.


Avril 1989, Paris
Je ne dors plus que 2 heures par nuit. J'ose prétendre qu'il est très difficile de suivre des cours d'audiovisuel en même temps. Je vais voir une psychiatre, je retrouve le sommeil avec un peu de "Surmontil", (un médicament), mais les consultations ne cessent pas. L'on s'obstine à me faire prendre toujours un nouveau rendez-vous. Je change de toubib, il m'écoute attentivement et très paternaliste, il change de médicament à plusieurs reprises. Si j'arrête les médicaments, c'est pire. Une dépendance s'installe et évidemment, les insommies recommencent. Il ne faut pas tuer la poule aux oeufs d'or et c'est ainsi que du statut de sous-prolétaire avec le Revenu Minimun d'Insertion (RMI), je grimpe dans l'ascenceur social et devient le "Bénéficiaire" avec l'Allocation Adulte Handicapé, l'AAH. Formidable. Plus, deux cent euros en 1998. Heureusement, papa et maman m'évitent la rue comme devenir, aussi mortel que prévisible avec aucune autre échapatoire ou alternative. Les médicaments et l'addition avec l'alcool ou la fumée entraîne que le rôle social est détérioré; la visibilité du contexte est difficile, la perspective social réduite à néant, l'avenir plus qu'incertain...Mais au delà de l'échec personnel, quand vous restez à votre domicile le cout autour du patient devient de plus en plus conséquent comme charge pour l'état.


Janvier 2006, Caen
Premier long séjour en Hôpital Psychiatrique, (deux mois). A l'époque avec un vrai enjeu commercial le Risperdal (médicament d'un laboratoire américain) arrive sur le marché comme le produit miracle. Le médicament déclenche des aspects négatifs sur plusieurs éléments physiologiques; à savoir : Si le rituel quotidien de l'hygiène est perturbé : irritations cutanées apparentes; Si prise avec produit stupéfiant, tabac ou alcool: cognitif limité (aptitude à comprendre perturbée). Si les prises ne sont pas effectuées à des heures précices indiqués par le médecin: des douleurs apparaissent, machoires, articulations, etc etc...
Les signaux positifs sont ressentis par le calme, voire le caractère placide du patient et le sommeil demeurant facile à trouver, tout ceci avec un manque d'énergie récurrent et une fatigue permanente si grosse dose.


Bilan 1989/2023
L'expérience démontre une infantilisation du malade omniprésente et déjà abordé en 2015 dans les textes de "L'option télésurveillance". La disparité cognitive et l'acquis des patients rendent obligatoire l'infantilisation et ces mesures dans l'action sur le terrain. Cependant, le corporatisme des métiers de la santé mentale reste très ancré dans ses habitudes, en évitant toutes remises en question de la profession. Tout ça, pour conserver à la fois, son emprise sur le patient, la pérénité du métier, la complexité du possible diagostique et surtout, le principe de précaution. tout en protégeant ses propres intérêts et responsabilités vis à vis des institutions. A partir du moment ou le patient rentre dans les structures médicales de santé mentale de jour, la pharmacopée aidant, le patient rentre, petit à petit dans un rôle avec des rituels précis (autonomie limité et acteur de sa vie) et des objectifs constructifs (hygiène, sanitaire etc...). Ainsi, les médicaments comme le Risperdal canalisent le rôle social auxquel le patient peut prétendre dans un environement protégé. Il apparait comme évident pour moi, que ce laps de temps de 35 ans a été un prix très cher à payer, avec juste pour origine le bagage de l'individu dit "à risque" comprenant la prise de supéfiant, alcool, sexe... Rassurez-vous, mon parcours était à l'époque, pas si catastrophique. C'est après avec les médicaments que cela se complique. Notamment avec le fait que le mélange alcool/drogue et médicaments pendant toutes ces années fut tolérés par les psychiatres mais insupportable dans mon quotidien. Hélas et que de temps perdus. Au final pourquoi avoir attendu si longtemps ? Cette responsabilitée des médecins a été vite évacués par eux-mêmes. Ce mélange détonnant reste en grande partie au coeur du vrai problème. Intégrés dans un hôpital de jour, ou lors de l'obtention du statut d'handicapé avec les cas les plus légers, les patients deviennent alors, des malades "professionnels", alors que leur situation aurait pu être stabilisée assez vite avec l'encadrement des services de l'état (éducation, justice, santé, travail). C'est ainsi qu'avec l'AAH comme bouclier contre la précarité et le rôle social du patient "professionnel"; L'indifférence et l'annonymat des grandes villes sont mis à distance et évitent la chute poussant vers la marginalité. Reste, le retour à la valeur "travail" pour les plus jeunes avec des occupations structurantes et adaptés. Mais ne peut-on pas faire en sorte que ces parcours de vies et ces cas d'école soient repérés en amont; identitifiés avant, le "crash social" qui mènent aux drames prévisibles et irréversibles ? En tout cas, il y a injustice avec une vraie volonté de nuire à mon détriment et ça ne remonte pas uniquement à 1989, qui fut à l'époque perçue comme le coup qui achève alors que ce qui m'était repproché aurait pu être évité. C'est toujours la girouette sur le haut du clocher, les entreprises qui fabriquent des missiles etc etc
CS-17/09/2023

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