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Johannes Gutenberg

Il existe peu de documents sur la vie de Gutenberg et la manière dont il a conçu son invention. Tout ce qui va suivre est donc une interprétation des documents existants. Il peut donc exister de légères variations suivant les sources compulsées.

Biographie

Naissance Vers 1400

Mayence (Saint-Empire romain germanique)

Décès

Avant le 26 février 1468

Mayence (Saint-Empire romain germanique)

Formation

  • Université d'Erfurt (à partir de 1418

Religion

Christianisme

Johannes Gensfleisch zur Laden zum Gutenberg, dit Johannes Gutenberg ou simplement Gutenbergnote, (on trouve aussi dans des ouvrages anciens l'orthographe francisée Gutembergnote, de même que son prénom est parfois francisé en Jeannote), né vers 1400 à Mayence, dans le Saint-Empire romain germanique, et mort le 3 février 1468 dans sa ville natale, est un imprimeur allemand dont l'invention des caractères métalliques mobiles en Europe a été déterminante dans la diffusion des textes et du savoir.

Alors que son invention est considérée comme un événement majeur de la Renaissance, Gutenberg connaît une existence difficile. Associé à Johann Fustnote 5 et Peter Schoeffer, il perd en octobre 1455 le procès contre son créancier Fust qui saisit l’atelier avec le matériel et les impressions réalisées. Gutenberg n'est sauvé de la misère que grâce à Adolphe II de Nassau qui lui accorde une pension à vie et le titre de gentilhomme de sa cour.

Biographie

Sources

La documentation concernant ce personnage est maigre : on ne connaît que trente-six documents antérieurs à sa mort, la majorité étant des archives judiciaires particulièrement arides et sujettes à diverses interprétations. Cela a fait naître de nombreux portraits fantasmés et ambivalents : génial inventeur ou voleur d'idées, victime dépouillée de son invention ou usurpateur qui aurait exploité un procédé mis au point par d'autres inventeurs avant lui, humaniste ou homme d'affaires uniquement motivé par l'appât du gain.

Formation

Johannes Gutenberg, né à Mayence aux alentours de 1400, est le troisième enfant d'une famille aisée de la haute bourgeoisie, celle de Friele Gensfleisch zur Laden, orfèvre de profession mais également marchand d'étoffes, et d'Else Wirich. Il semble qu'il a été baptisé dans l'église Saint-Christophe, proche de sa maison natale.

Les lieux de séjour et les activités de Gutenberg ne sont pas connus entre 1400 et 1420. Au regard de ses activités ultérieures et du niveau social de sa famille, des études universitaires sont probables, peut-être à Erfurt durant le semestre d'hiver 1419-1420. En 1429, les corporations d'artisans et de marchands de la ville libre de Mayence se soulèvent contre le patriarcat oligarchique et forcent les familles dirigeantes à l'exil.

Entre 1434 et 1444 (peut-être dès 1429), la famille Gutenberg s'installe dans le quartier Saint-Arbogast de Strasbourg. Gutenberg a peut-être été formé à des techniques d'orfèvrerie. Il apprend notamment la ciselure et la maîtrise des alliages, qui constitueront les bases de sa future invention, lui permettant de concevoir des caractères d'imprimerie résistants et reproductibles. Il s'associe notamment vers 1438 avec le bailli de Lichtenau et des négociants pour fabriquer des enseignes de pèlerinage (en), certaines constituées d'un alliage où dominent le plomb et l'étain, et un petit miroir y étant serti, d'autres peut-être constituées d'une feuille de métal estampé, toutes devant être mises en vente lors du pèlerinage d'Aix-la-Chapelle de 1439.

Il n'existe aucune trace de son activité au cours des quatre années suivantes. De retour à Mayence en 1448 au plus tard, il poursuit les travaux commencés à Strasbourg et emprunte de l'argent à son cousin Arnold Gelthus pour construire une presse.

Invention du caractère d'imprimerie

Le concile de Bâle, qui s'ouvre en 1431, rassemble de nombreux intellectuels et universitaires dont les écrits ont besoin d'être reproduits, ce qui conduit au développement de moulins à papier. Vingt ans plus tard, les frères Galliziani, venus du Piémont, s'installent à Bâle et importent en Suisse et en France leur technique de fabrication du papier d'imprimerie moins coûteux que le papier de chancellerie. Les besoins des bibliothèques et des universités qui se développent, l'ouverture d'écoles, la multiplication des lecteurs, sont autant de facteurs qui justifient les recherches de Gutenberg à Strasbourg, grand centre commercial et intellectuel européen, pour assurer la reproduction rapide et multiple des textes et l'abaissement du prix des livres par une répartition des coûts de fabrication sur plusieurs exemplaires.

Rentré dans sa ville natale de Mayence en 1448, Johannes Gutenberg y poursuit ses recherches et, deux ans plus tard, persuade le riche banquier Johann Fust de l'aider à financer son projet. Fust prête 800 florins — somme considérable pour l'époque — à Gutenbergnote 12 et 300 florins par an pour les frais généraux. Il devient de fait son associé. En homme d’affaires avisé, Fust rédige un contrat particulièrement contraignant pour Gutenberg. En garantie d’hypothèque, Gutenberg devra engager sa presse et ses outils et réglera 6 % d’intérêt l’an. Fust se montrera magnanime et ne lui réclamera pas les intérêts, du moins dans un premier temps. Pour espérer des revenus suffisants, Fust et Gutenberg doivent choisir d'imprimer un livre dont le tirage permettra de couvrir les sommes engagées. À l’époque, le seul livre susceptible de connaître un succès immédiat est la Bible dans la version en latin de saint Jérôme, la Vulgate, livre qui demande environ trois ans de travail à un moine copiste pour être entièrement recopié. L'idée première de Gutenberg pour imposer son invention est d'imiter parfaitement les livres manuscrits (codex). À ce jour, on n’a pas trouvé le modèle précis de Bible utilisé par Gutenberg.

C'est à cette époque que Gutenberg perfectionne simultanément les différents éléments qui constituent son invention :

la technique de production des caractères en métal interchangeables et égaux (alliage de plomb, étain et antimoine) à l'aide de timbres d'acier coupés, de matrices de cuivre et d'un instrument à couler, proche des caractères mobiles du Jikji (1377) ; auparavant Bi Sheng utilisait des caractères mobiles en argile (XIe siècle) ;

la presse à bras ; en Asie, l'imprimerie utilisait un frotton ;

l'encre d'impression, à base d'huile de lin (liant) et de suie de résineux (pigments) ; jusqu'alors l'encre utilisée par les copistes était à base d'eau et l'impression en Asie utilisait également une encre à l'eau.

Premières impressions

Les nouveaux outils mis au point par Gutenberg et ses ouvriers lui servent d'abord à imprimer de petits documents, des poèmes, la grammaire latine de Donat (dont il ne subsiste que quelques fragments), des lettres d'indulgence pour l'Église, etc. Les lettres d'indulgence à trente et une lignes (dont la plus vieille, datée du 22 octobre 1454, est le premier spécimen d'une œuvre d'imprimerie venant de Mayence) et les petits ouvrages connus ont, semble-t-il, été produits par un apprenti de Gutenberg. Le plus ancien ouvrage complet qui subsiste à ce jour, imprimé par Gutenberg, est probablement le calendrier turc (Türkenkalender), portant le titre Eyn manung der cristenheit widder die durken (Une admonition de la chrétienté contre les Turcs) et dont l'unique exemplaire conservé dans la bibliothèque de Munich date de 1455. Toutes ces publications sont caractérisées par les mêmes caractères typographiques, appelés DK type (abréviation de Donat-Kalender Type).

La mise au point de la presse prend plus de temps que prévu, les frais courent et les premiers investissements de Fust ne suffisent plus pour financer l'entreprise. En 1454, Fust avance à nouveau 800 florins pour poursuivre l’impression des bibles sur vélin et, sans doute par économie, sur papier.

Impression de la Bible B

Gutenberg et ses ouvriers, dont Pierre Schoeffer, impriment la Bible en six cent quarante et un feuillets répartis en soixante-six cahiers.

Composée à partir de la Vulgate de saint Jérôme, la Bible de Gutenberg est considérée comme l'œuvre la plus technique et la plus belle de l'imprimerie de Gutenberg. Chaque page, présentée comme une page manuscrite et composée de caractères gothiques de type textura, se divise en deux colonnes de quarante-deux lignes chacune. Entre 1452 et 1455, la Bible à quarante-deux lignes a été imprimée à environ cent quatre-vingts exemplaires. Quarante-huit d'entre eux ont été conservés et douze sont imprimés sur parchemin.

Le procès et la ruine

Peter Schoeffer.

Malheureusement pour Gutenberg, l'impression des livres connaît un succès mitigé. Dans l’inventaire de son atelier, les bibles resteront en rayonnage quelque temps.

Fust, qui a investi plus de 2 500 florins dans l'entreprise, est furieux contre Gutenberg qui lui avait promis un succès rapide. Gutenberg refusant de lui rembourser — ou ne le pouvant pas — le capital qu'il lui avait prêté et les intérêts, il décide de porter l'affaire en justice. Le tribunal tranche en faveur de Fust, en reconnaissant toutefois qu'il ne s'agissait pas d'un prêt, mais d'un investissement, et que Fust n'était pas prêteur, mais associé.

Fust obtient alors la gestion de l'atelier et la mise en gage de la presse. Il continue l'entreprise d'imprimerie sous son propre nom. Dans la plus vieille édition du Psalmorum Codex, parue pour la première fois le 14 août 1457, seuls les noms de Fust et de Schoeffer sont mentionnés. Ce livre, remarquable par sa qualité d’impression, par son texte imprimé en noir et rouge et par la régularité de la fonte des caractères, décoré de lettrines ornées et filigranées, apporte alors une certaine notoriété aux deux hommes.

Pour élargir leur clientèle et dépasser le petit cercle des bourgeois cultivés et des universitaires, Fust et Schoeffer orientent rapidement leur production vers des éditions de moindre ampleur, mais plus faciles à vendre. Ils s’installent à Paris pour y vendre leurs livres, en 1463, l’imprimerie n’existant pas encore en France à cette date. Fust ne profite pas longtemps de sa réussite : il meurt à Paris en 1466, mais il a tout de même le temps de voir s'installer, rue Saint-Jacques, une quantité d'imprimeurs d'origine germanique.

Le gentilhomme Gutenberg

Insolvable, Gutenberg tente de relancer un atelier d'imprimerie et participe en 1459 à une édition de la Bible dans la ville de Bamberg. Ses travaux ne portant ni date ni nom, il est encore difficile d'identifier avec certitude les documents provenant de son atelier. Le dictionnaire Catholicon, de sept cent quarante-quatre pages, imprimé à trois cents exemplaires à Mayence en 1460, est de sa composition. Il imprime entre autres des lettres d'indulgence. À partir de 1461, on ne trouve plus de traces de publications issues de l'atelier de Mayence de Gutenberg. Sans doute est-il trop vieux pour exercer son activité. Il est possible qu'il ait enseigné son art contre rétribution.

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