France Inter
Slogan : "Vous êtes bien sur France Inter"
Site web : France Inter
Paris-Inter (1947-1957)
France I Paris Inter (1957-1963)
RTF Inter (1963)
France Inter ORTF (1964-1975)
Historique
Création :
Paris Inter : 1er janvier 1947
France Inter : 8 décembre 1963
Dates clés
1er janvier 1975 : éclatement de l'ORTF,
France Inter devient une des quatre stations de Radio France
France Inter est une station de radio généraliste nationale publique française du groupe Radio France lancée en 1947.
Elle est considérée comme « la voix de la France » avant la libéralisation des ondes du début des années 1980, et reste aujourd'hui la principale station du service public. Elle couvre l'ensemble du territoire français avec la modulation de fréquence (FM) et propose par ailleurs ses programmes sur Internet, lui permettant de toucher un auditoire francophone dans le monde entier.
Adèle Van Reeth est la directrice de
France Inter depuis 2022.
Lors du premier trimestre de 2019,
France Inter est devenue, pour la première fois, la radio la plus écoutée de France avec 6 348 000 auditeurs quotidiens, devançant ainsi sa rivale historique RTL.
Historique
De la Genèse à Paris Inter (1947-1957)
Les antennes de l'« American Forces Network (en) » (AFN), réseau international de radiodiffusion de l'armée américaine qui a diffusé ses émissions depuis 1945 sur les ondes moyennes 491,8 mètres (610 kHz) depuis un émetteur radio de 10 kW situé à Rueil-Malmaison, cessent leurs émissions le 31 décembre 1946, et transfèrent l'émetteur à la Radiodiffusion française (RDF). Cette dernière y diffuse dès le lendemain à 7 h 30 un nouveau programme composé des émissions du « Club d'Essai », dont l'émetteur de la rue de Grenelle est alors abandonné, et de disques avec une dominance de jazz. Ce nouveau programme prend provisoirement le titre de Club d'Essai avant que Wladimir Porché n'annonce courant janvier la création définitive d'un troisième programme de radio, en plus du Programme Parisien et du Programme National, qu'il nomme « Paris-Inter ». Paris-inter est officiellement inauguré le 15 février 1947 par Wladimir Porché, Jean Vincent-Bréchignac, qui en devient le premier directeur, Jean Luc et Simon Coppans. Paris-Inter diffuse de 6 h 30 à minuit un programme essentiellement musical, composé de sessions de disques, des émissions réalisées par le Club d'Essai et de programmes de stations étrangères. En septembre 1947, un sondage réalisé par le journal Radio Programme crédite la station de 6 % d'audience, alors qu'elle n'émet encore que sur la seule région parisienne.
Paris-Inter est diffusée chaque jour de 12 h 15 à 15 h 20 sur ondes courtes 48,39 mètres (6 200 kHz) dès le 15 décembre 1947 par un des émetteurs d'Allouis, ce qui permet à la station d'être audible à l'étranger, mais aussi dans les zones peu couvertes par les ondes moyennes en France, comme les zones montagneuses. La dernière-née des stations d'État, qui diffuse sur ondes moyennes 506,7 mètres (592 kHz), entame le développement de son réseau d'émetteurs en Province en inaugurant sa première fréquence à Limoges le 1er janvier 1949, suivie de six autres la même année. Ce développement est permis par la transformation de la RDF en Radiodiffusion télévision française (RTF) par le décret du 9 février 1949, en établissement public doté d'un budget autonome et qui bénéficie d'une redevance doublée sur les postes de radio. Le programme devient véritablement national le 19 octobre 1952 avec la remise en service de l'émetteur à grande puissance d'Allouis (Cher), détruit lors de la retraite allemande en 1944. Entre-temps, pour éviter que la France ne perde sa fréquence grandes ondes de 164 kHz, celle-ci est utilisée par l'émetteur alsacien de Sélestat avec une puissance de 20 kW pour relayer Paris-Inter en Alsace et dans la vallée du Rhin.
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France I (1957-1963)
Le 29 décembre 1957, Paris-Inter devient France I et diffuse 24 h sur 24 h un programme qui privilégie l’information directe et reflète tous les aspects de la vie quotidienne, tandis que le Programme Parisien devient France II Régional, chaîne du divertissement et écho des stations régionales. Une des émissions créées à cette époque, en 1958 par Henri Kubnick, va devenir le jeu le plus ancien du paysage radiophonique français, sous les noms successifs de Cent mille francs par jour, Le Jeu des 1000 francs, et des 1 000 euros. Face à l'érosion constante de l'audience des chaînes de radiodiffusion de la RTF au profit des postes périphériques et à la fréquence des grèves au sein de l'établissement (voir la grève de 1962), le gouvernement, par son ministre de l'Information Alain Peyrefitte, crée la même année le service de liaison interministériel pour l’information, courroie de transmission entre le pouvoir politique et les journalistes de la RTF. Les directeurs de la RTF, le directeur général Robert Bordaz et le délégué au directeur aux stations régionales Roland Dhordain, qui propose la réforme à Peyreffite, décident de réagir en procédant à une série de réformes dès 1963, notamment la simplification des quatre chaînes de radio en trois stations3 : France I et France II-Régional sont fondues l'une dans l'autre le 20 octobre 1963 pour former RTF Inter, chaîne des informations, de la gaîté et des conseils pratiques, qui regroupe les émetteurs de France I et France II et se scinde en deux programmes distincts en soirée, Inter Jeunesse diffusé par l'émetteur grandes ondes et Inter Variétés sur ondes moyennes. France III-National devient RTF Promotion spécialisée dans les émissions culturelles. France IV-Haute Fidélité devient RTF Haute Fidélité spécialisée dans la musique classique et contemporaine.
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France Inter (depuis 1963)
À partir de 1963, Roland Dhordain tente de « transformer Paris Inter en une radio capable de rivaliser avec les stations périphériques »5. Le 8 décembre 1963 la station devient
France Inter, à la suite du concours « Baptême RTF 64 ». Ce concours est lancé auprès des auditeurs à l’occasion de l’ouverture de la Maison de la Radio inaugurée le 14 décembre6. Dhordain détourne à cette occasion les résultats du vote du public qui a choisi France Bleu, France Blanc et France Rouge et décidé personnellement que les trois stations de la radio publique s'appellent
France Inter, France Culture et France Musique.
Période de l'ORTF (1964-1975)
L'ORTF succède à la RTF en juin 1964 et les Interservices se développent : Inter-Service Routes, Inter-Service Jeunes, Inter-Service Emploi, Inter-Service Rural, Inter-Service Bourse, Inter-Service Courses, Inter-Service Mer…
Le 4 octobre 1965, est instaurée l'émission qui va devenir l'une des plus durables de l'histoire de la radio, le Pop club de José Artur.
En mai 1968 la grève est votée à l'ORTF. Ce qui n'est pas du goût du Président De Gaulle qui demande à Georges Gorse, Ministre de l'Information, de « mettre les trublions à la porte », et de mettre les émetteurs sous la protection de la police et de l'armée. En réponse, l'intersyndicale de
France Inter organise « l'Opération Jéricho » : chaque jour des journalistes, ouvriers, lycéens, gens du spectacle, auditeurs marchent pendant une heure autour de la Maison de la Radio. Le 26 juin, le personnel de l'ORTF reprend le travail. Roland Dhordain, qui a quitté la radio, revient et reprend son poste de directeur. En août, 54 journalistes de l'ORTF, dont 23 de la rédaction radio, sont écartés.
Jacques Chancel reçoit son premier invité le 5 octobre 1968 dans sa Radioscopie, diffusée ensuite tous les jours en semaine de 17 h à 18 h. En juillet 1969, les premiers pas de l’Homme sur la lune sont diffusés en direct d’Apollo XI pendant 30 h dans le cadre du programme commun Radio Terre diffusé à la fois sur
France Inter, France Culture et Inter Variétés sur (ondes moyennes).
Période de Radio France, depuis 1975
Le 1er janvier 1975,
France Inter devient une des chaînes de la société nationale de radiodiffusion Radio France, issue de l'éclatement de l'ORTF, Radio France conservant la dénomination des chaînes de radios utilisée par l’ORTF (
France Inter, France Culture, France Musique, FIP) et créant à cette occasion RFI. Le démarrage de Radio France n'est toutefois effectif que le 6 janvier 1975 à minuit et
France Inter se dote d'un nouvel habillage. À partir des années 1980,
France Inter privilégie les émissions d'information à celles de divertissement.
France Inter s'engage en 2005 en faveur de l'adoption du traité constitutionnel européen. Les partisans du « Oui » lors du référendum sont surreprésentés parmi les invités politiques, tandis que Stéphane Paoli, animateur de la matinale, et Bernard Guetta, chroniqueur géopolitique, militent ouvertement pour le traité. Stéphane Paoli reviendra par la suite de manière critique sur cet engagement dans un livre-enquête sur la radio.
Après 10 ans passés dans des locaux provisoires situés avenue du Général-Mangin,
France Inter réintègre la maison de la Radio le 21 mai 2014. Le 25 août 2014,
France Inter se dote d'un nouvel habillage sonore accompagnant désormais la nouvelle grille de programmes de celle-ci, qui a pour vocation à faire remonter les audiences de la radio en chute libre depuis quelque temps.
Début avril 2015, alors qu'une grève a lieu à Radio France, la Cour des comptes publie un rapport pointant du doigt les conditions de travail « très favorables » des radios publiques concernant le volume de travail, les compléments de rémunération, les avantages en nature, des services en surnombre. Le rapport critique notamment les sureffectifs de techniciens à
France Inter en comparaison des autres radios.
En 2017, la station est écoutée par plus de 6,2 millions d'auditeurs en audiences cumulées chaque jour. À la fin de l'année 2021 ce chiffre approchera de plus de 7 millions d'auditeurs.
Pour la période comprise entre août 2020 et juillet 2021, 45 % des invités politiques de la matinale de
France Inter représentaient le centre (7,2 % La République en marche, 35,5 % le gouvernement et 3 % le MoDem et autres), 20 % représentaient la droite (Les Républicains et les partis proches), 20 % également représentaient la gauche (Parti socialiste, Europe Écologie Les Verts et les partis proches), 7 % représentaient La France insoumise et le Parti communiste français et 6 % représentaient le Rassemblement national.
Polémiques
Suppressions d'émissions
La grille rentrée de 2014 supprime l'émission d'enquêtes sociales de Daniel Mermet, Là-bas si j'y suis. Denis Sieffert, dans Politis, déplore le « pluralisme menacé » par la disparition d'un « espace de liberté dans un monde contrôlé par l'idéologie libérale ». Mermet fera condamner Radio France pour « licenciement sans cause réelle ni sérieuse ».
Au cours de son histoire, d'autres directeurs de
France Inter avaient parfois arrêté des émissions aimées des auditeurs :
- en juillet 1990, L'Oreille en coin a été supprimée de la grille alors qu'elle est à l'antenne depuis mars 1968;
- en juin 2006, Frédéric Schlesinger, le nouveau directeur général a arrêté l'émission de nuit quotidienne très populaire Allô Macha, créée le 5 avril 1977, malgré les vives protestations des auditeurs ;
- entre avril et juin 2010, les émissions Rue des Entrepreneurs et Allô la planète disparaissent.
Mise en demeure du CSA pour atteinte à la dignité par Frédéric Fromet
En juin 2017, la diffusion d'une chanson de Frédéric Fromet se moquant de la mort du matador Iván Fandiño déclenche la saisine du CSA par l'Union des villes taurines françaises (UVTF) et l'Observatoire national des cultures taurines (ONCT). Laurence Bloch a défendu l'humoriste au nom du droit à la caricature, mais dans une décision datée du 1er août 2017, le CSA met en demeure
France Inter.
Le siège de
France Inter est situé à la Maison de Radio France. De 2004 à 2014, il s'est transporté, en raison de travaux dans la « maison ronde », au 17/21 avenue du Général-Mangin dans le 16e arrondissement de Paris.
Les logos de France Inter ont beaucoup évolué au cours du temps.
Dès le 20 décembre 1963, le premier logo de
France Inter représente une radio à transistor. En 1967, son nouveau logo prend les couleurs de l'époque. Le 1er janvier 1975, les radios publiques sont regroupées dans Radio France et le logo de
France Inter en prend l’image. Il perd le symbole de la maison de la radio en 1985, mais conserve le point rouge. Le 1er avril 2001, le symbole de la maison de la radio est de retour et prend du relief.
Le logo de 2005, imaginé par l’agence Leg, est mis en place en septembre 2005, et est constitué d'un carré noir, commun à l’ensemble des chaînes de Radio France, sur lequel se superpose un second carré rouge pour
France Inter. Le pictogramme historique qui représente la maison ronde reste sur le carré noir en fond. Ce logo subit de légères modifications en 2008.
En décembre 2021, un nouveau logo de
France Inter est publié. Il reprend le nouveau logo de Radio France qui n'est plus vraiment une poêle à frire mais plutôt une disque vinyle. Le logo de
France Inter reprend le carré rouge et la même police en intégrant le disque de Radio France.