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Le 11 décembre 2020
L'interview
de la matinale


T.R.: Ernest Beaujour, bonjour, vous êtes notre invité aujourd'hui dans la matinale de Temps Réel. Vous êtes le président de l'association des métiers de la culture, des arts et du spectacle. Que pensez-vous de la situation de la culture après les annonces du premier ministre, hier soir ?

E.B.: Et bien, la logique est la même qu'avec les bars et les restaurants, une logique parfaitement mercantile, toujours réservée à l'obtention, de profits entièrements privés. Il faut absolutment éviter que cette situation ne s'installe car le but du gouvernement et de son premier ministre est clair, ils veulent favoriser, au détriment des sociétés du spectacle, des grosses entreprises financières à capitaux internationaux. On remarque que dans les secteurs des télécoms, les entreprises du numérique se portent, plutôt bien, du fait que le confinement reste en place et que l'on observe dans les familles, une plus longue présence devant les écrans. Car, avec tous les écrans, téléphones, tablettes, et télévisions, l'on garde éveillé, la population avec de la vente de VOD, des jeux en ligne, de l'Internet, etc, etc. Ainsi, tous les opérateurs en profitent, mais pas seulement, et pour commencer, les plus importants, ceux dont le capital où l'état est présent. C'est surtout dans le secteur privé que ces grosses entreprises bénéficient le plus, des déhanchés du premier ministre.


T.R.: Y a t-il d'autres sociétés à laquelles vous pensez ?

E.B.: Oui, les opérateurs ne se contentent pas toujours de vendre de l'internet et évidemment, les industriels du spectacle audiovisuel commes bouygues, propriétaire de tf1 et de bouygues télécoms sont directement impliqués. Mais aussi, orange, présent dans la production de programme audiovisuel. Egalement, sfr avec les télécoms qui est une filiale d'un groupe important au même titre que bfm trés actif à travers plusieurs chaînes de télévision sur la tnt. Sans oublier, Vivendi avec canal plus comme filiale qui bien qu'elle ne soit pas dans les télécoms reste diffuseur de film et de documentaire. A ce sujet, la campagne de canal plus est la plus pernicieuse, obscène, concernant ce sujet, qu'elle estime écrire cyniquement non essentiel (Inscrit en lettre rouge sur l'Olympia) ils défendent la cause de la culture, après l'avoir toujours considéré comme un tiroir caisse à gratter. Qu'elle démagogie avide de la part des dirigeants de l'entreprise et le demi-silence des artistes universal (qui appartient à vivendi) qui en est la preuve criante. Et fort d'une petite pirouette logiciel, le plus simple des niais, au titre de la transparence peut avoir un regard sur autrui. Ne les blâmons pas, mais je crains que le corona virus peut faire encore de nombreuses victimes mais comment faire confiance, à ces entreprises ? Reste, france télévisions qui a beaucoup investi dans le numérique, mais dont les résultats tardent à venir après coup. Tout ces groupes, avec une stratégie globale, veulent faire jouer, à fond, la synergie et ils ont intérêt à ce que les français passent énormément de temps devant leurs écrans chaque jour, ou les écouteur sur les oreilles, mais moi, ça, je ne le reprocherai à personne, sauf si ça mets en danger un piéton. A terme, la stratégie logique et pécunière sera celle du marché, quand toutes les salles de cinéma, de spectacle et les musées auront fermés. Le couteau sous la gorge par des charges trop lourdes, ou en raison d'une trésorerie trop faible, les propriétaires vendront leur locaux aux banques ou pour des investiseurs immobiliers. C'est le jeu d'une transition numérique qui se fait aux pas de charges. Exactement de la même façon que la télévision a tué le cinéma de quartier, il y a 60 ans en france.


T.R.: L'annonce a été vécu comme un électrochoc par la profession, qu'en avez-vous retenue ?

E.B.: Pour l'insant, je n'ai vu que trois personnages significatifs de la profession. Jean dujardin a résumé la situation de la bonne manière avec son tweet et ses deux images, l'une dans l'industrie aéronautique, avec des voyageurs avec un masque sur des places occupés dans un avion, en comparaison avec une autre image de salle de cinéma vide. Mais, je crois surtout que pour lui, se pose le problème d'obtenir un rôle au cinéma, ce que je lui souhaites de tout coeur. Gilles Lellouche, lui, a participé a une interview sur bfm, mais visiblement c'est son théâtre et son train de vie qui le motivent dans ses réponses, pas le destin de l'ensemble de la profession. En ce qui concerne, Mathieu Kassowitz, je trouve qu'il est meilleur créatif et acteur que concerné par le problème. Néanmoins, si j'ai tout compris malgré le fait que la maladie le ronge, il considère que ce sont les métiers du secteur en priorité qu'il faut sauver, mais hélas, sans public dans les salles, les propriétaires de salles devront repenser aux modes de diffusion des films.
  • fernandel
    Fernandel



T.R.: Quels moyens de diffusion peut-on envisager ?

E.B.: Bien que la menace épidémique peut varier d'intensité, qu'un vaccin soit à l'ordre du jour ou que la date d'un complet déconfinement ne soit pas encore défini, les modes de diffusion de l'audiovisuel faciles sont sur internet et où se trouvent t-ils ? Sur les plateformes, youtube et dailymotion, pour ne citer qu'elles. Donc, la solution passe par le streaming et par le téléchargement, sur ces plateformes dans la mesure ou le contenu a peu de valeur ajouté. Pour une diffusion sur un réseau similaire à netflix, c'est plus compliqué et pour atteindre des résidents en afrique, le réseau est t-il assez solide ? Mais désormais, si un diffuseur indépendant de films souhaite gagner un peu d'argent, rien qu'en misant sur la france, je lui souhaite "bonne chance".



T.R. Une conclusion a ajouter ?

E.B.: Actuellement, dans le gouvernement, l'on cherche toujours à nous brimer, à nous culpabiliser et les hommes politiques sont les premiers à jouer ce rôle. Mais, un peu comme avec, la sugestion d'un télé-trottoire, bon nombre de personne sélectionné donne une orientation fausse, inique, partial. C'est le choix qui veut cela, avec le reflet d'une population qui n'est pas toujours exact, alors comment faire confiance aux médias pour cette sélection? Car si le grand public ne connait pas les marques, les acteurs et les artistes qu'il soutient, cette dépendance, qui dépasse toutes les chapelles est une compromission

Je vous remercie de m'avoir écouté et si vous changez une virgule, je sors mon bidule


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