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CULTURE

Taïwan

République de Chine : 中華民國

Hymne : en chinois : 三民主義歌 (San Min Chu-i, « trois principes du peuple »)

Administration

Forme de l'État République unitaire à régime semi-présidentiel

Parlement : Yuan législatif

Langues officielles

Mandarin de Taïwan (sinogrammes traditionnels)

Langues régionales officielles

langues reconnues : taïwanais, hakka, langues formosanes, dialecte de Fuzhou

Capitale : Taipei

Superficie totale : 35 980 km2

Perte de la guerre civile chinoise : 1949

Présidence de Tchang Kaï-chek : 1950–1975

Démocratisation du régime 1978-1987

Démographie : Gentilé Taïwanais

Population totale (2022) : 23 580 712 hab.

Densité : 655 hab./km2

Économie PIB nominal (2020) : 668,51 milliards de dollars américains

PIB nominal par hab. (2020) : 28 310 $

PIB (PPA) par hab. (2020) : 55 720 $

Monnaie : Nouveau dollar de Taïwan (TWD)

Domaine Internet .tw, .台灣, .台湾

Taïwan (chinois traditionnel : 臺灣 ; chinois simplifié : 台湾 ; pinyin : Táiwān) désigne de manière usuelle la république de Chine, son nom officiel (中華民國 / 中华民国, Zhōnghuá Mínguó). Elle est aussi parfois désignée en tant que république de Chine (Taïwan) ou « Taipei chinois ». Le territoire de cet État souverain démocratiquee de l'Asie de l'Est s'étend sur 168 îles dont la principale est Taïwan.

L'île de Taïwan fut partiellement conquise par les Mandchous de 1683 à 1895 sous la tutelle des Qing, puis cédée au Japon, par le traité de Shimonoseki (1895), à la suite de la première guerre sino-japonaise. Ce dernier entreprend le développement de Taïwan, la dotant d'infrastructures importantes. En 1945, à la suite de la capitulation du Japon qui met fin à la Seconde Guerre mondiale, la république de Chine recouvre Taïwan. En 1949, le gouvernement de la République contrôlé par le Kuomintang s'y installe, après avoir perdu la guerre civile contre les communistes en Chine continentale. Cette installation s'accompagne d'un transfert massif de population. En mai 1950, Hainan est à son tour occupée par l’armée populaire de libération ; la république de Chine ne contrôle alors plus que l'île de Taïwan et quelques autres territoires insulaires plus petits.

La république de Chine occupait le siège de la Chine à l'ONU jusqu'en 1971, date à laquelle la république populaire de Chine la remplaça. La république de Chine et la république populaire de Chine revendiquent chacune la pleine et légitime souveraineté sur la totalité du territoire chinois (Chine continentale et Taïwan). Dans les faits, Taïwan a une indépendance administrative, politique, diplomatique et militaire par rapport au continent, mais son indépendance n'a jamais été proclamée ni par le gouvernement de l'île, ni par celui du continent. La république populaire de Chine considère Taïwan comme sa 23e province et refuse toute relation diplomatique avec les pays qui reconnaissent la république de Chine. Elle était considérée comme une province de la république de Chine (selon les dispositions de sa constitution d'avant 1949) par le gouvernement de Taïwan jusqu’à la démocratisation du pays dans les années 1990. Taïwan entretient des relations diplomatiques officielles avec une quinzaine de pays, et des relations officieuses avec de nombreux autres.

Une réforme agraire réussie puis un développement économique rapide et soutenu pendant la deuxième moitié du XXe siècle ont transformé Taïwan, un des quatre dragons asiatiques, en un pays industrialisé développé jouissant d'un niveau de vie équivalent à celui du Japon ou de l'Union européenne. Cette ascension économique est souvent appelée le miracle taïwanais. Ses industries de haute technicité jouent un rôle essentiel dans l'économie mondiale. Les entreprises taïwanaises fournissent une bonne partie des produits électroniques du monde, mais la grande majorité de ceux-ci sont fabriqués dans leurs usines en république populaire de Chine et dans d'autres pays d'Asie du Sud-Est. Ce développement économique s'est réalisé parallèlement à la démocratisation de la vie politique locale, après plus de quarante années passées sous un régime autoritaire.

Taïwan se classe au 15e rang mondial en termes de PIB par habitant, et est le 22e plus grand système économique du monde, se classant au premier rang des États non membres des Nations Unies.

Le mouvement démocratique de la fin des années 1980 a fait passer Taïwan d'une dictature à parti unique à un État démocratique et bipartite. Taïwan est aujourd'hui l'un des pays les plus libres au monde, entre autres selon l'indice de liberté humaine (en) établi par l'institut Fraser. La situation des droits de l'homme y est excellente. Le niveau moyen d'instruction et de qualification professionnelle y est élevé. Le taux de fécondité y est bas.

Histoire

Sur le plan politique, l'histoire officielle de la république de Chine débute par la première période républicaine, après la chute de l'empire Qing en 1911 et la proclamation de la République le 1er janvier de l'année suivante. À partir de 1945, elle se confond ensuite avec l'histoire de Taïwan, quand l'île, annexée par l'empire du Japon depuis la première guerre sino-japonaise, est rétrocédée par les Japonais à la suite de leur défaite par l'armée américaine, mettant fin à la Seconde Guerre mondiale.

Histoire ancienne de l'île de Taïwan

Les traces d'occupation humaine de Taïwan sont anciennes : des restes humains datés au carbone 14 de 30 000 ans ont été retrouvés à Taïwan ; on a donné à ces restes humains le nom d'Homme de Zuozhen. Vers l'an 4000 avant notre ère, les ancêtres des populations austronésiennes actuelles arrivent à Taïwan en provenance du sud-est de la Chine. Selon la théorie dite Out of Taiwan (« sortie de Taïwan »), ils peuplent ensuite les Philippines vers 2500 av. J.-C., puis d'autres régions d'Asie du Sud-Est.

Les populations anciennes de Taïwan sont proches génétiquement des anciennes populations de la culture Lapita. Elles partagent également beaucoup d'allèles avec les populations du sud de la Chine de langues taï-kadaï. Ces résultats renforcent l'hypothèse selon laquelle les populations de langue taï-kadaï sont à l'origine de l'arrivée de l'agriculture dans l'île il y a près de 5 000 ans.

Les cultures austronésiennes à Taïwan se développent sans ingérence extérieure majeure jusqu’au début du XVIIe siècle et l’arrivée des Européens.

En 1542, une expédition portugaise en route vers le Japon (sans doute de Fernão Mendes Pinto) aperçut pour la première fois l'île, à 180 km des côtes chinoises. Face aux falaises luxuriantes qui transperçaient l'azur, les marins ne purent que s'exclamer : « Ilha formosa! », « La belle île ! ». Une légende qui explique l'origine du nom qu'on donna à cette terre à l'époque : Formose.

En 1626, le gouverneur général (espagnol) des Philippines envoya une expédition sous la conduite du capitaine Antonio Carreño, avec le père Bartolomé Martínez, qui avait déjà visité auparavant la côte de la Formose. Cette expédition parcourut la côte de l'île, et mouilla l'ancre dans le port de Keelung, où ils fondèrent la ville de San Salvador, en lui donnant le nom de la fête tous les Saints et en créant en 1632 quelques missions chrétiennes très actives.

Les Hollandais qui entreprennent la colonisation de l’île encouragent la migration chinoise à ses débuts, notamment dans le but de cultiver les terres. Cette migration s'accélère et entraîne un changement irrémédiable pour les populations aborigènes et pour l'avenir de l'île, en particulier à travers le métissage de la population. Zheng Chenggong, plus connu en Occident sous le nom de Koxinga, chasse les Hollandais de Taïwan en 1662 et la migration chinoise continue vers l'île. Pourtant, Zheng Chenggong, fidèle à la dynastie Ming chassée de la gouvernance de la Chine par les Mandchous, puis son fils Zheng Jing considèrent alors surtout Taïwan comme une base arrière en vue de reconquérir la Chine continentale. Les estimations donnent à l'époque des Zheng une population de 100 000 Chinois, contre 50 000 à l’époque des Hollandais, et autant d'aborigènes. Cette migration étant à ses débuts quasi exclusivement masculine, beaucoup de Chinois prendront comme épouses des aborigènes. Taïwan est prise aux Zheng par les Mandchous (dynastie Qing) en 1683 et reste sous son contrôle, jusqu'en 1895. Initialement considérée comme une simple possession chinoise, objet de rébellions fréquentes, elle devient une province indépendante en 1887. Au début du XIXe siècle, Taïwan compte déjà plus de deux millions de Chinois.

Lors de la guerre franco-chinoise, la France bombarde Formose en août 1884, puis en 1885 assure son blocus avant de débarquer sur les îles Pescadores. En 1885, comprenant l'importance stratégique de l’île, les Qing élèvent Taïwan au rang de Province et Liu Mingchuan en devient le premier gouverneur.

En 1895, à la suite de la défaite face à l'empire du Japon dans la première guerre sino-japonaise, la Chine signe le traité de Shimonoseki, par lequel elle cède Taïwan ainsi que les îles Pescadores (îles Penghu) au Japon. Taïwan déclare alors son indépendance en mai 1895 sous le nom de république de Taïwan mais ne résiste que quelques mois, jusqu'en octobre 1895, à la prise de contrôle de l'île par le Japon. Taïwan fera ainsi partie pendant 50 ans de l’empire colonial japonais qui y pratique une politique d'assimilation. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, les troupes japonaises se rendent à l'armée américaine, le 25 octobre 1945, et sont alors contraintes de rendre Taïwan et les îles Pescadores à la république de Chine, tout en plaçant ces dernières sous tutelle des États-Unis, ce qui a été confirmé par le traité de San Francisco, signé en 1951 entre les États-Unis et le Japon.

Feu d'artifice sur la tour Taipei 101. En 2011, de grandes célébrations sont organisées à Taïwan pour fêter le 100e anniversaire de la fondation de la république de Chine.

Les troupes du Parti nationaliste chinois (Kuomintang) de Tchang Kaï-chek arrivent à Taïwan en 1945, dès le retrait des troupes japonaises, et la république de Chine recommence à gouverner l’île. L’île a été globalement épargnée par les destructions. À leur arrivée, les soldats chinois s'en étonnent et décrivent un pays développé et presque intact. Rapidement toutefois, des pénuries alimentaires apparaissent et des épidémies de peste bubonique et de choléra se propagent.

Très vite, le malaise s’installe entre les nouveaux venus et la population taïwanaise et le 28 février 1947 éclatent, sous le nom d'Incident 228, des émeutes et leur violente répression, provoquant la mort d'environ 30 000 Taïwanais, et la loi martiale est proclamée, c'est le début de la « Terreur blanche ». Après sa défaite face au Parti communiste chinois de Mao Zedong, Tchang Kaï-chek se replie à Taïwan en décembre 1949, avec près de deux millions de continentaux qui fuient le nouveau régime.

Tchang Kaï-chek reprend la présidence à vie de manière officielle en mars 1950. Taïwan vivra alors pendant plusieurs décennies sous une dictature dirigée par le Kuomintang, avec l'appui des États-Unis, qui visait encore à cette époque la reconquête de la Chine continentale, Taipei n'étant considérée que comme capitale administrative provisoire en attendant le retour à Nankin.

En 1971, à la suite d'une demande formulée par 17 de ses membres, puis du rejet par la république populaire de Chine d'une proposition des États-Unis de reconnaître les deux nations chinoises, l'ONU vote la résolution 2758, par laquelle la république de Chine perd son siège au profit de la république populaire de Chine, qui devient le seul représentant de la Chine à l’ONU.

En 1978, Chiang Ching-kuo, fils de Tchang Kaï-chek mort trois ans plus tôt, devient le président de la république de Chine. Le régime, très autoritaire, s'assouplit peu à peu, comme en témoigne l'émergence d'un nouveau cinéma taïwanais (représenté par des cinéastes comme Hou Hsiao-hsien, Edward Yang et Tsai Ming-liang entre autres), qui aborde des questions historiques et d'identité de l'île. La parole devient plus libre, pour aboutir en 1987 à la levée de la loi martiale. En 1988, Lee Teng-hui lui succède et continue sa politique.

Régime démocratique

Dans les années 1980 et 1990, Taïwan évolue vers la démocratie.

Le premier parti d'opposition, le Parti démocrate progressiste (Minjindang) est créé en 1986. En 1996, Lee Teng-hui organise la première élection présidentielle au suffrage universel direct, qu'il remporte largement.

En 2000, l'opposition de Chen Shui-bian et la coalition pan-verte gagnent les élections : Chen Shui-bian est le premier président du pays à ne pas appartenir au Kuomintang. Il entreprend la consolidation de l'identité taïwanaise.

En 2004, il est réélu de justesse au cours d'une élection controversée et à la suite d'une tentative d'assassinat contre lui-même et la vice-présidente Annette Lu.

Le 3 décembre 2005, le Kuomintang sort large vainqueur des élections régionales.

En mars 2008, Ma Ying-jeou, candidat du Kuomintang, est élu à la présidence de la République. Il est réélu le 14 janvier 2012 pour un second mandat, et le Kuomintang prend 64 des 113 sièges du parlement lors des législatives qui ont lieu simultanément.

En janvier 2016, le parti démocrate progressiste remporte à la fois les élections présidentielles et législatives, ce qui ne s'était encore jamais produit. L'indépendantiste Tsai Ing-wen remporte l’élection présidentielle avec 56 % des voix contre 31 % pour Eric Chu, le candidat du parti jusqu’ici au pouvoir, le Kuomintang. Tsai Ing-wen devient par ailleurs la première femme présidente de Taïwan. Le Parti démocrate progressiste (Minjindang) dont elle est issue remporte de son côté 68 des 113 sièges du Parlement, lui offrant ainsi une majorité parlementaire solide.

Deux ans plus tard, lors des élections provinciales et municipales du 24 novembre 2018, le parti démocrate progressiste sort perdant du scrutin, ne conservant que six sièges municipaux sur 22, tandis que 15 sièges reviennent au Kuomintang.

Le 11 janvier 2020, Tsai Ing-wen est néanmoins réélue avec 57,1 % des voix et un taux de participation record de 74,9 %22 devant Han Kuo-yu, le candidat pro-Pékin. Avec 61 députés sur 113, son parti conserve la majorité au parlement malgré la perte de sept sièges.

Institutions

Palais présidentiel.

Le Yuan exécutif.

Le Yuan législatif.

L'administration de la république de Chine est organisée selon trois niveaux :

le niveau central ;

le niveau provincial ;

le niveau de district et municipal.

Au niveau central la séparation des pouvoirs est assurée par la présidence de la République et les cinq Yuans :

le Yuan exécutif ;

le Yuan législatif ;

le Yuan judiciaire (en) ;

le Yuan des Examens ;

le Yuan de contrôle.

Les prérogatives de l'Assemblée nationale (établie en 1947 par la Constitution de la république de Chine et transplantée à Taïwan en 1949) ont été progressivement transférées au Yuan législatif. L'Assemblée nationale a officiellement été supprimée en 2005.

Depuis 2014, la république de Chine est divisée en six municipalités spéciales, trois villes de niveau provincial et 13 comtés, dont trois ne sont pas situés sur l'île de Taïwan (comtés de Penghu, de Kinmen et de Lienchiang). À part les six municipalités spéciales qui sont dirigées directement par l'administration centrale, le reste de ses subdivisions administratives est théoriquement réparti sur deux provinces : celle de Taïwan et celle du Fujian. Or, la Constitution amendée en 1996 a abrogé largement l'autonomie des provinces et leurs fonctions ; les lois concernant l'autonomie des provinces et des comtés ont été abolies. Dès lors, les lois du gouvernement local sont entrées en vigueur et les comtés sont désormais contrôlés par le ministère de l'Intérieur.

Politique

Depuis la fin du XXe siècle, quatre partis politiques majeurs sont présents. Le Kuomintang est au pouvoir de 1950 à 2000. Le Minjindang gagne les élections en 2000 et conserve sa place à la suite du scrutin de 2004.

En 2008, de nouvelles élections ramènent au pouvoir le Kuomintang. Les deux autres partis d'importance sont le Qinmindang (Parti du peuple en premier, allié au Kuomintang dans la coalition pan-bleue) et l'Union pour la solidarité de Taïwan, partenaire du Minjingdang au sein de la coalition pan-verte. Le candidat du Kuomintang est réélu en janvier 2012 et obtient la majorité au parlement.

Le 16 janvier 2016, Tsai Ing-wen, candidate du Parti démocrate progressiste remporte les élections présidentielles avec 56,12 % des voix et devient la première femme à la tête de l’État. Son parti remporte dans le même temps les élections parlementaires en obtenant 68 des 113 sièges du Yuan Législatif. En janvier 2020, elle est réélue et son parti conserve la majorité au parlement. Le Kuomintang, parti historique, reste dans l'opposition.

Les relations avec la Chine continentale sont une des préoccupations prioritaires de la politique de Taïwan pour des raisons historiques, sociologiques (de nombreux Taïwanais ont leur famille ou travaillent sur le continent) et géographiques.

La question de l'indépendance formelle de Taïwan vis-à-vis de la république populaire de Chine est épineuse mais centrale au sein de la société. La classe politique doit en effet conjuguer les pressions de Pékin qui cherche une réunification et le sentiment de la population qui se veut plus distant de cette idée. Un sondage du 30 mai 2016 mené par le Taiwan Indicators Survey Research indique en effet que 52,6 % des habitants seraient favorables à une indépendance officielle, 30,9 % y seraient opposés et 16,5 % seraient indécis. La proportion des personnes favorables à l'indépendance est encore plus forte chez les 20-29 ans et s'élève à 72 %, ce qui représente un réel défi pour les relations entre la république populaire de Chine et les autorités de Taïwan dans les années à venir.

Jusqu'à la fin des années 1980, les principaux responsables politiques taïwanais étaient pratiquement tous recrutés au sein de la minorité des héritiers de la défaite de 1949, au détriment des Taïwanais de souche. Alors que le président Chiang Ching-kuo décède en 1988, son vice-président, Lee Teng-hui, lui succède ; ce dernier est alors le premier Taïwanais de souche à accéder au rang de président de la république

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Forme internationale du nom

Le nom officiel en français est république de Chine, chinois simplifié : 中华民国 ; chinois traditionnel : 中華民國 ; pinyin : Zhōnghuá Mínguó ; Wade : Chung-hua Min-kuo ; EFEO : Tchong-houa Min-kouo ; litt. « État du peuple de Chine » ; en tongyong pinyin Jhonghuá Mínguó ; en taïwanais Tiong-hoâ Bîn-ko.

Les fédérations sportives taïwanaises participent aux Jeux olympiques et aux compétitions sportives internationales sous l'appellation Chinese Taipei ou Taipei chinois (chinois simplifié : 中华台北 ; chinois traditionnel : 中華臺北 ; pinyin : Zhōnghuá Táibĕi), avec un drapeau spécifique, différent du drapeau de la république de Chine, en raison de l'interdit posé par la république populaire de Chine sur l'appellation « république de Chine ».

En chinois, ce nom est Zhōnghuá Táibĕi (中華台北 ; 中華 : lit. culture chinoise, 台北 : Taipei), « Taipei chinois » ; mais la république populaire de Chine utilise Zhōngguó Táibĕi (中國台北), littéralement « Taipei, Chine », plaçant l'île au même niveau que les régions administratives spéciales de Hong Kong et de Macao dénommées en anglais, notamment sur les timbres-poste, Hong Kong, China, et Macau, China.

Néanmoins, le nom Taïwan était utilisé en chinois pour désigner la préfecture de Taïwan, au XVIIe siècle, jusqu'aux guerres nationalistes du XXe siècle (bien que durant cette période le nom occidental de Taïwan fût Formose, celui des colonisateurs portugais et néerlandais). Officiellement, le nom Taïwan est utilisé par le Centre d'informations Internet de Chine, créé en 1997.

Revendications territoriales

La république populaire de Chine se réclame comme étant le seul gouvernement légitime de la Chine et revendique tous les territoires administrés par Taïwan comme faisant partie de son territoire. Réciproquement, la république de Chine, aux termes de sa constitution, revendique tous les territoires actuellement administrés par la république populaire de Chine.

Dans ces mêmes revendications, la république de Chine revendique également quelques territoires frontaliers qu'elle dit avoir historiquement fait partie du territoire chinois, dont le Tibet du Sud (en) actuellement administré par l'Inde, une partie à l'est du Bhoutan, la partie administrée par la Russie des îles Heixiazi, une partie au nord de la Birmanie, une partie du massif du Pamir entre l'Afghanistan et le Tadjikistan, la partie chinoise du Cachemire, soixante-quatre villages à l'est de la rivière Heilongjiang et le Tannu Uriankhai en Russie. Cependant, le gouvernement de la république de Chine ne poursuit plus activement ces revendications à l'heure actuelle.

La république de Chine revendique également des îles dans la mer de Chine méridionale sur la même base que ses revendications sur les territoires chinois historiques. Cependant et contrairement à ses revendications sur le territoire asiatique principal, le gouvernement de la république de Chine poursuit et défend activement ses revendications sur ces îles. Elles incluent l'intégralité des îles Spratleys, des Paracels, le banc Macclesfield et le récif de Scarborough. Ces îles sont administrées par un certain nombre de gouvernements autour de la mer de Chine méridionale. La république de Chine revendique également les îles Diaoyutai, actuellement administrées par le Japon qui les nomme îles Senkaku.

À la suite du traité d'amitié et d'alliance sino-soviétique signé en 1945, l'indépendance de la Mongolie (aussi appelée Mongolie-Extérieure à Taïwan) est reconnue par la république de Chine le 5 janvier 1946. En février 1953, le gouvernement de la république de Chine, réfugié à Taïwan après la défaite du Kuomintang en 1949, revient sur cette reconnaissance et considère de nouveau la Mongolie comme faisant partie de la Chine.

Depuis le début du XXIe siècle, plusieurs gestes politiques indiquent que Taïwan renonce à ses revendications sur le Tibet et la Mongolie. Les deux visites à Taipei du dalaï-lama, en 1997 et 2001, sont traitées comme des affaires internationales ne relevant pas de la commission ministérielle. En 2002, Taïwan et la Mongolie signent un protocole d’accord pour l’échange de bureaux de représentation. Un mouvement en direction d'une reconnaissance légale de la Mongolie s'engage en 2003. En 2003, le gouvernement indépendantiste taïwanais procède au démantèlement de la commission ministérielle des Affaires mongoles et tibétaines, dont les fonctions sont transférées à la Fondation des échanges Taïwan-Tibet nouvellement créée, qui sert de canal de communication semi-officiel entre Taipei et le gouvernement tibétain en exil à Dharamsala, en Inde. Une déclaration de 2012 du Conseil des affaires continentales (en) réaffirme que Taïwan prend acte que la Mongolie est reconnue comme un pays indépendant par la communauté internationale. En 2017, le journal Liberty Times (en) rappelle que la république de Chine avait déjà reconnu l'indépendance de la Mongolie quand la Constitution a été promulguée en 1946.

Tsai Ing-wen est élue présidente en 2016, et réélue en 2020. « Tout comme sa formation politique, le Parti démocratique progressiste, qui milite traditionnellement pour l’indépendance, Tsai Ing-wen rejette le principe de l’unité de l’île et du continent au sein d’une même Chine ».

Armée

Le Taiwan Relations Act est adopté le 10 avril 1979 par le Congrès des États-Unis après l'établissement de relations diplomatiques entre la république populaire de Chine et les États-Unis. Dans ce pacte, il est notamment question de la vente d'armes entre les États-Unis et Taïwan. Ce type de relation commerciale avec les États-Unis est la source de tensions croissantes avec la république populaire de Chine. En effet, celle-ci considère ces échanges comme une volonté d'ingérence de la part des États-Unis dans ses affaires internes. En 2010, la conséquence directe pour les États-Unis a été la suspension des relations militaires à haut niveau et une éventuelle sanction des sociétés américaines impliquées dans cette vente de matériel. Cette réaction des autorités chinoises peut être un signal faible traduisant les tensions internes de Taïwan.

La France a vendu des frégates de la classe La Fayette, des avions Dassault Mirage 2000 et des missiles à Taïwan. La vente en 1991 de frégates par Thomson-CSF, aujourd'hui Thales, a fait l'objet d'une suspicion de rétro commissions. La marine taïwanaise a décidé de moderniser les frégates La Fayette en les équipant d'un nouveau système de missiles lance-leurres. Le marché, d'un montant d'environ 25 millions d'euros, a été confié à DCI.DESCO, consultant en défense français. L'opération est prévue d'avril à janvier 2023.

Société

Taïwan fait aujourd'hui partie des pays les plus libres au monde ; en 2020, le pays est classé 19e sur l'indice de liberté humaine (en) établi par le Cato Institute, l'institut Fraser et la Fondation Friedrich-Naumann pour la liberté (19e pour la composante relative à la liberté des personnes, et 16e pour les libertés économiques ; les scores portent sur l'année 2018).

La participation des femmes à la vie politique figure parmi les meilleures au monde.

En mai 2019, Taïwan devient le premier pays d'Asie à légaliser le mariage homosexuel. En mai 2020, la Cour constitutionnelle taïwanaise dépénalise l'adultère.

Taïwan pratique la peine de mort. Trente-cinq prisonniers ont été exécutés depuis 2010, date à laquelle Taïwan a repris les exécutions après une interruption de quatre ans

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